Pic' du Jour

Pic' du Jour
Pic' du Jour

Chronique n°10: Be Bad!

By: TwitterButtons.com
By TwitterButtons.com
http://www.filmsfix.com/images/affiches/be-bad-1.jpg

Après avoir connu une décennie 90's sans oeuvre véritablement notable (Pump up the volume étant encore ancré dans les eighties), le teen-movie à l'américaine a connu une résurrection avec American Pie en 1999. Mais avec le film de Chirs Weitz, on était encore trop loin de l'esprit d'un des pionniers du genre : John Hughes. L'émergence de la nouvelle génération d'acteurs comiques américains comme Seth Rogen ou Michael Cera ont permis de retrouver l'esprit "Hughes" des années 80. Et c'est ce second qui joue le héros de Be Bad (titre en langue anglaise pour une distribution en France , du titre original Youth in Revolt ). 
Avec son physique d'éternel ado, Michael Cera a son premier rôle notable dans Juno, de Jason Reitman au côté de Ellen Page, et enchaîne sur d'autres productions (SupergraveUne nuit à New-York...) qui le propulse au sein de la nouvelle branche d'acteurs comiques US.

Malheureusement, et même si on apprécie l'acteur, on ne peut que constater que Michael Cera interprète toujours le même type de personnages, à savoir un ado timide, qui ne s'en sort pas trop avec les filles, mais qui est au fond touchant quoiqu'un peu naïf. Et c'est encore le cas avec Be Bad!
Mais cette fois-ci Nick Twisp, interprété par Cera, s'invente un alter-ego, François Dillinger, charmeur, vulgaire, délinquant notoire, en somme tout le contraire de Nick Twisp, et ceci afin de conquérir la fille de ses rêves. 
Be Bad! devient alors lors de quelques scènes hilarantes (pour ne pas dire les meilleures), une sorte de Fight Club version teen-comédie.
Michael Cera excelle en ersatz de dandy français et on ne peut qu'être déçu de la présence limitée de François Dillinger à l'écran, alors que cette comédie était vendue sur ce concept.

http://www.filmofilia.com/wp-content/uploads/2009/12/Youth-In-Revolt-Photo.jpg


En dehors de ces scènes, la comédie teen "indé" qu'on attendait tourne à la comédie romantique, certes rondement mené, mais ultra prévisible. Reste des seconds rôles tout aussi savoureux les uns que les autres (en tête : Justin Long incarnant un junkie) mais pour certains très peu exploités (l'ami dépressif de Nick...).
Le comique de situation est de mise lors des tribulations de cet adolescent cent qui ne peut pas contrôler une double personnalité, un peu trop envahissante, et une vie sentimentale en même temps.

Des éléments du cinéma indépendant américain sont présents tout au long du film, comme les éléments d'animation (animation en pâte à modeler pour le générique etc...) ou le décalage culturel. Ici les personnages sont fans de Belmondo, cite Gainsbourg et Fellini et on peut entendre dans la bande musicale, un morceau de Brigitte Bardot et Jacques Dutronc. Cela marque l'autre point fort du film : sa B.O, aux titres aussi éclectiques que inattendus.

Alors certes Be Bad! a des problèmes de rythme dans son écriture, certes le concept du double de Nick est mal exploité (il faut d'ailleurs attendre un peu plus d'1/2 heure pour voir apparaître François Dillinger), mais on ne peut pas bouder son plaisir devant cette histoire d'un garçon banal à qui il arrive des choses extravagantes, et de cette galerie de personnages haut en couleurs qui ont chacun le droit à leur petite scène comédie. Pour une fois qu'une comédie ado retrouve la tonalité "douce-amère" des films de John Hughes à l'heure où les films qui ciblent cette tranche d'âge tombent dans la caricature la plus embarrassante et dans l'humour "gras", on ne peut que se réjouir devant Be Bad!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire