Comment un film, dont l'idée est venue lors du tournage d'une unique scène de zombies dans la série Spaced* du réalisateur Edgar Wright et de son comparse Simon Pegg, a pu accéder au statut culte et devenir un modèle de comédie horrifique ?
Car l'idée de départ de faire une comédie avec des zombies n'est pas nouvelle et avait déjà été exploitée dans des films tels que le génial Braindead de Peter Jackson ou le trop méconnu Retour des Morts-Vivants.
Alors en quoi Shaun of the Dead ne tombe pas dans la redite et s'impose en véritable hommage à Georges Romero, maître du genre dont il a donné les lettres de noblesse ?
Tout d'abord ce n'est pas une simple parodie reprenant des scènes de films de zombies pour les détourner : le film va donc au-delà du simple pastiche (seul le titre est un pur détournement du titre Dawn of the Dead, Zombie pour l'exploitation en France) et nous propose un scénario original de part ses personnages de losers attachants, son emplacement : une banlieue résidentielle londonienne et son aspect hybride, composé de deux facettes qui se mélangent sans jamais qu'une ne soit privilégiée au détriment de l'autre :
- un premier aspect comique, sommet d'humour tout ce qu'il y a de british, comme le flegme tenace du beau-père de Shaun alors que la situation ne l'autorise pas trop 
, et de gags potaches mais néanmoins biens intégrés dans le métrage et cohérents avec l'univers du film
, et de gags potaches mais néanmoins biens intégrés dans le métrage et cohérents avec l'univers du film- un second aspect plus sérieux, présentant la fuite et la survie des personnages avec son lot de scènes gores et de scènes d'épouvante pures qui permettent au réalisateur d'appliquer tous les codes de films de zombies (le seul moyen de tuer un zombie étant de lui détruire le cerveau...) que le spectateur initié sera heureux de retrouver
Le choix des personnages trentenaires, tantôt losers, tantôt héros contribue grandement à la réussite du film. Outre le fait de présenter des personnages jamais vus dans un film de zombies (combien de films de ce type peuvent se vanter d'avoir des personnages qui passent leurs journées à jouer à la playstation ou à aller au pub à la moindre occasion), le personnage principal, Shaun, incarne l'archétype de l'anglais moyen, incapable de régler ses problèmes quotidiens, aussi nombreux dans sa vie professionnelle que sentimentale, mais habile dans le "dézingage" de zombies par douzaines avec, au choix, une batte de cricket, un vieux fusil ou même des vinyles.
Loser au quotidien, mais héros dans les situations les plus dangereuses !
L'invasion de zombies sera pour lui l'occasion de régler tous ses déboires et de ne pas rester coincé dans une "spirale" d'échecs dans laquelle il s'était lui-même enfermé, devenant peu à peu comme son ami d'enfance, Ed, dealer à ses heures et flemmard par excellence.
Un film donc référentiel, s'imposant en nouveau modèle de comédie horrifique, qui ne délaisse jamais sa partie d'épouvante comme sa partie humoristique, rendant ses personnages attachants et ayant parfaitement compris que la figure du zombie peut être clownesque mais à la fois dangereuse (comme tout clown finalement... )
)*Spaced, réalisée par Edgar Wright, avec Simon Pegg, Nick Frost, diffusée de 1999 à 2001
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