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Chronique n°11: Shane Black's Kiss Kiss Bang Bang

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Quasiment passé inaperçu lors de sa sortie en salles, Kiss Kiss Bang Bang (retitré Shane Black's Kiss Kiss Bang Bang pour éviter la confusion avec un film britannique homonyme) a tout du buddy-movie à priori calibré pour surfer sur la vague des films policiers et autres films de gangsters aux fulgurances comiques, qui sévissaient à Hollywood depuis le début des années 2000 (Slevin pour ne citer que lui). Mais Kiss Kis Bang Bang a tout de suite un argument de taille qui se démarque des ersatz cyniques tendance Guy-Ritchie-le-talent-d'écriture-des-dialogues-en-moins : le scénariste Shane Black aux commandes, auteur de films qui ont marqué les 80's et les 90's comme L'Arme Fatale ou Last Action Hero. Ses scénarii étaient déjà jusqu'à cette première réalisation, emprunt de références au polar noir des années 50 et aux écrivains de ce genre tels que James Ellroy.

Dans KKBB, nous sommes tout de suite interpellé, après la scène d'introduction hilarante, par la voix de Robert Downey Jr en voix off. Car tout le long du métrage, le personnage principal, Harry Lockhart, va nous servir de conteur à la gouaille bien sentie. Utilisant ce principe de narrateur racontant son histoire de manière rétrospective, Shane Black en profite pour distiller un humour qui prend du recul par rapport à des ficelles scénaristiques utilisées à outrance dans les films hollywoodiens et dans le cinéma en général. Lockhart commente même certaines scènes avec ironie n'oubliant pas de tacler son propre personnage et le comportement qu'il a pu avoir à certains moments de sa vie ou même de la trame principale du film. Malgré cette utilisation d'un gimmick que l'on pourrait qualifier de facile pour provoquer un certain décalage avec un scénario au canevas à première vue galvaudé, Shane Black en fait un usage mesuré et arrive même à le renouveler, allant même au final faire parler son personnage principal face caméra.


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La réussite tient aussi sur son trio d'acteurs : Robert Downey Jr joue un petit voleur à la manque, ultra cynique, bien avant que de plus grosses productions lui fassent jouer tout le temps le même personnage à la caractérisation similaire (Iron Man et Sherlock Holmes pour ne citer qu'eux). Val Kilmer prouve encore une fois que c'est un des acteurs les plus mésestimés (car réputé incontrôlable sur un plateau de tournage), en campant un détective gay passant les trois quarts du film à sermonner le perso. de Downey Jr, sans cesse en lui rappelant qu'ils ne sont pas dans un film et qu'il faut qu'il arrête de jouer au héros. Enfin, Michelle Monaghan, excelle dans ce rôle d'actrice hollywoodienne débutante, un peu "fofolle" sur les bords sans être énervante et dont le personnage interprété par Robert Downey Jr est follement amoureux depuis le lycée. Et dans la bouche de son trio de tête, Shane Black a su écrire des dialogues hilarants, aux répliques qui fusent et qui font penser par moment au Tarantino de la grande époque (à comprendre l'époque où il était encore associé à son pote Roger Avary dans l'écriture de ses scénarii ).

Shane Black joue donc la carte de la complicité avec le spectateur en jouant de références cinématographiques distillées tout le long. La distanciation censée découler du procédé de la voix-off faisant sans cesse des remarques sur l'intrigue, est, heureusement, inexistante, et l'on est aussi entraîné malgré nous dans ce périple avec Robert Downey Jr. Comique de situation, les meilleurs dialogues dans un buddy-movie depuis L'Arme fatale, acteurs au top fon de Kiss Kiss Bang Bang un des meilleurs films des années 2000 (si si !) et prouve qu'après nous avoir offert les productions Joel Silver les plus marquantes des 90's en tant que scénariste, Shane Black a aussi un talent de réalisation et de direction d'acteurs qui fait plaisir à voir.


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