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Chronique n°9: Tonnerre sous les Tropiques

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Au même titre que Judd Apatow ou Will Ferrell, Ben Stiller fait aujourd'hui partie de ces auteurs/acteurs/réalisateurs oeuvrant à faire de la comédie un genre n'étant pas un silo d'incompétence cinématographique. 
Car une comédie tout comme les autres genres, nécessite un réel travail d'écriture, un sens du rythme et du découpage et bien évidemment des acteurs à l'interprétation solide.
Avec Tonnerre sous les Tropiques, Ben Stiller continue non seulement son projet cinématographique de faire des comédies à l'irrévérence outrancière assumée, mais il truffe son film de références aux plus grands films de guerres américains se passant au Viêt Nam en stigmatisant ses codes pour mieux les détourner. D'une scène d'intro de débarquement en hélicoptère faisant écho à Apocalypse Now, au bandana rouge, tout droit sorti de Rambo, qu'arbore le personnage de Ben Stiller dans la seconde partie du film, Tonnerre sous les tropiques se veut une compil' des éléments de tout un pan du patrimoine cinématographique américain. N'étant pas dans le référentiel ciblé comme Tarantino, mais plutôt dans des codes filmiques que tout le monde a plus ou moins intégrés, Ben Stiller permet à Tonnerre sous les Tropiques d'être abordable par un large public, même non initié aux films de guerre. Et en détournant ses références, Stiller crée les effets comiques les plus réussis de son métrage à côté des gags régressifs mais tout aussi jubilatoires.

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A côté de tout cet aspect purement comique et référentiel, Ben Stiller vilipende avec humour et une réelle transgression toute l'industrie cinématographique hollywoodienne. Zoolander, précédent film de Stiller en tant que réalisateur/acteur, se posait déjà comme une critique acerbe sur le monde du show-biz, le culte du corps et le consumérisme de la société actuelle. Ben Stiller reste donc cohérent avec son précédent film et fustige avec toujours le même humour qui le caractérise toute une industrie dont il fait pourtant partie. Dès les fausses bandes-annonces (elles aussi magnifiquement détournées dans leurs codes) qui précède le film en lui-même, Stiller parodie, pour mieux en révéler certaines absurdités, les clips de rap arborant le culte du pognon et d'une misogynie tendance 50 cent, les actioner bourrins au scénario improbables et aux suites honteusement faites pour n'engranger que de la tunasse facile et les "films de festivals", d'un auteurisme soi-disant vecteur de sens mais qui n'est là en réalité que pour masquer la vacuité de son concept ou de son scénario. Le métrage en lui-même contient aussi son lot de diatribes. Preuve en est avec le personnage d'un producteur tout ce qu'il ya de plus beauf' et de cupide campé par un Tom Cruise dans un rôle à contre-emploi ou d'un Robert Downey Jr, représentant de l'école de l'Actor's Studio, poussant sa principale méthode jusqu'au bout : subir une pigmentation de la peau visant à l'immerger encore plus dans le rôle d'un colonel de l'armée afro-américain.



En s'entourant d'une bande d'acteurs venu de la comédie (Jack Black...) ou d'ailleurs (Matthew McConaughey, Tom Cruise...), Ben Stiller fait de son Tonnerre sous les tropiques une comédie tout aussi délirante que réellement écrite, certes maîtrisant un peu moins bien son rythme que Zoolander, aux longueurs inexistantes, mais se révélant au final cohérent avec le projet de son réalisateur de faire des comédies loufoques aux intentions plus grandes que celles de départ.



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